En 2024, Hallberg-Rassy a présenté la mise à jour de son modèle de 37 pieds. Le bateau promet d’être très intéressant, et nous en parlerons plus en détail au mois d’août, lors de sa première présentation publique.
Mais pour la rédaction de Nouvelles Voiles, un point essentiel est passé inaperçu : la méthode de production, et plus particulièrement la technique de fabrication des moules.
Les moules sont des éléments cruciaux dans la production en série de bateaux. Les chantiers investissent généralement beaucoup dans ces pièces, dont la qualité doit être irréprochable pour assurer une fabrication fluide et précise des coques et des ponts. Certains constructeurs vont même jusqu’à faire appel à des entreprises spécialisées pour leur réalisation.
Hallberg-Rassy, de son côté, a adopté une méthode innovante en fabriquant désormais ses moules en béton. Cette approche, inspirée des techniques de pointe du secteur du bâtiment, permet de créer des moules à la fois durables, réutilisables et précis, utilisés pour la fabrication de coques et d’autres éléments en fibre de verre.
L’utilisation du béton présente plusieurs avantages concrets : une meilleure stabilité dimensionnelle, une résistance accrue à l’usure, ainsi qu’une réduction significative des déchets. Autant d’éléments qui participent à une production plus durable, plus autonome et plus respectueuse de l’environnement.

Ces moules peuvent également être modifiés au fil de la production, facilement et rapidement. Hallberg-Rassy peut, par exemple, décider de faire évoluer un design en fonction des retours clients, simplement en façonnant un nouveau moule en béton.
Ces moules sont usinés à l’aide d’une CNC géante, capable de réaliser des formes extrêmement complexes avec une finition de surface parfaite — comparable, voire supérieure, à celle d’un moule composite traditionnel.
En résumé, le moule en béton se distingue par sa robustesse, sa stabilité, sa rentabilité à long terme et sa conformité aux standards de qualité modernes. Il s’impose ainsi comme un choix judicieux pour les chantiers qui misent sur l’innovation industrielle sans faire de compromis sur l’exigence artisanale.

Une CNC de dernière génération pour une précision accrue
En investissant dans de nouvelles technologies de production — notamment une machine à commande numérique (CNC) de dernière génération et une méthode innovante de fabrication de moules en béton — l’entreprise renforce son autonomie, sa capacité d’innovation et sa maîtrise technique, tout en préservant l’artisanat qui fait sa renommée.
L’intégration de cette machine CNC de pointe permet à Hallberg-Rassy d’automatiser, avec une précision millimétrique, la découpe et l’usinage de composants complexes. Cette technologie offre une flexibilité accrue dans la conception et la fabrication, autorisant la réalisation de pièces sur mesure avec une rapidité et une exactitude inégalées.

Une production plus efficiente ?
L’intégration de ces nouvelles technologies témoigne de la volonté de Hallberg-Rassy de reprendre pleinement le contrôle de sa chaîne de production. En internalisant la fabrication de pièces complexes et en adoptant des méthodes de production plus durables, le chantier réduit sa dépendance aux fournisseurs externes — un atout majeur dans un contexte mondial marqué par les incertitudes logistiques.
Cette démarche s’inscrit également dans une logique de durabilité. En optimisant ses processus de fabrication et en limitant les déchets, Hallberg-Rassy affirme son engagement en faveur d’une construction navale plus responsable et respectueuse de l’environnement.
Une tradition d’innovation
Depuis sa fondation, Hallberg-Rassy a toujours su allier tradition et innovation. Le chantier a récemment présenté le Hallberg-Rassy 370, un voilier de 11,32 mètres avec cockpit arrière, conçu par le célèbre architecte naval Germán Frers. Ce modèle, qui sera dévoilé lors du salon « Open Shipyard » en août 2025, illustre la capacité du chantier à évoluer tout en conservant son identité.
Par ailleurs, Hallberg-Rassy a adopté des matériaux alternatifs pour ses ponts, remplaçant le teck traditionnel par un revêtement en polyuréthane d’Ecodeck. Cette décision reflète une prise de conscience écologique et une adaptation aux nouvelles normes environnementales.

Un exemple à suivre
Cette méthode serait parfaitement adaptée aux productions à plus petite échelle, où l’investissement dans des moules représente un coût important à chaque nouveau modèle. L’achat d’une machine CNC apparaît alors comme une solution bien plus rationnelle. Associée à de nouveaux matériaux et à des méthodes de construction innovantes, elle pourrait même contribuer à une baisse relative du prix des bateaux neufs.
Suspense…