Fountaine Pajot a présenté le New 41, premier modèle de sa nouvelle génération. Long de 12,10 m pour 6,92 m de large, ce catamaran est une évolution de l’Astrea 42. Il inaugure un style, un mode de construction orienté vers la sobriété énergétique et un concept d’habitabilité intérieure-extérieure pensé comme un véritable loft flottant.
Fountaine Pajot New 41 – voyons ce qu’il nous propose
La première mondiale aura lieu au Cannes Yachting Festival (9-14 septembre 2025) avant une tournée à Gênes, Southampton et La Rochelle.
Héritage et positionnement : une nouvelle ère
Fountaine Pajot occupe la tranche 40-50 pieds avec des best-sellers comme le Lavezzi 40, le Lucia 40 ou l’Astrea 42. Le New 41 doit combler la zone stratégique située juste sous 45 pieds : un gabarit capable de tenir dans la plupart des marinas méditerranéennes tout en offrant un volume comparable à celui d’un monocoque de 50 pieds.
Le chantier mise sur une montée en gamme dans le segment : plus de lumière, plus d’autonomie électrique et une construction optimisée qui reprend les méthodes développées sur l’Aura 51 et le Samana 59.
Un trio de créateurs aux commandes
Le dessin de carène et le plan de pont sont signés Berret-Racoupeau Yacht Design, partenaire historique du chantier. Les ingénieurs structures internes se sont appuyés sur la plateforme digitale de calcul développée pour la gamme Flagship ; l’ambiance intérieure est confiée au studio interne FP Design. L’objectif : conserver l’ADN de la marque – planches horizontales, surfaces vitrées continues – tout en réduisant la traînée et en abaissant la ligne de flottaison pour gagner en performance sous voiles.
Silhouette, pont et circulation
À première vue, le New 41 reprend la ceinture d’étrave inclinée typique des grands FP, mais la longueur réduite impose un réglage subtil : les vitrages de coque sont plus longs que hauts afin d’allonger la ligne visuelle et de donner l’illusion d’un bateau plus imposant. Les franc-bords gagnent en pente, facilitant l’écoulement de l’eau de pont. Au mouillage, deux vastes bains de soleil prennent place : un à l’avant, convertible en zone lounge grâce à des dossiers relevables ; un second sur le roof, accessible par des marches latérales sécurisées.
Un cockpit qui veut gommer la frontière entre intérieure et extérieure
Le cœur du New 41 est son cockpit de 14 m² directement prolongé par un carré panoramique de 13,5 m². La baie vitrée coulissante disparaît à tribord dans une cloison, laissant un passage de 1,50 m entre cuisine et cockpit : l’impression d’espace est immédiate, typique d’un bateau de 45-47 pieds.
La table extérieure accueille huit convives ; un ilot bar coulissant fait office de desserte. L’intégralité des manœuvres reviennent à bâbord sur un poste de barre surélevé, libérant la plateforme arrière pour les activités de détente.
Deux versions d’aménagement : Maestro et Quatuor
- Maestro : coque tribord réservée au propriétaire, avec suite, grand lit central, grande penderie et salle d’eau privative comprenant douche séparée à double paroi ; coque bâbord accueillant deux cabines doubles.
- Quatuor : quatre cabines doubles, chacune dotée de grands hublots de coque, de rangements fermés et, en option, de quatre salles d’eau indépendantes dans une version charter.
Cuisine et rangements : un volume étonnant pour 12 m
Fountaine Pajot annonce 800 litres de rangements en cuisine : tiroirs sous plan de travail, placards en retombée de roof, et un casier vertical acceptant un lave-vaisselle 45 cm. Le plan de travail en « L » est tourné vers l’extérieur ; une baie passe-plat relie directement le cockpit. De série, un réfrigérateur 144 litres et un congélateur tiroir 75 litres ; le pack long-range ajoute 70 litres de froid supplémentaire et un dessalinisateur 130 L/h.
Lumière, ventilation et isolation
Les vitrages panoramiques du roof se prolongent latéralement dans les panneaux de coque, permettant une vision à 270° depuis le carré. En navigation tropicale, six capots d’aération sous casquette génèrent un flux d’air sans nécessité d’ouvrir la baie principale ; en région froide, le vitrage collé à double paroi limite la condensation. FP met aussi en avant des panneaux sandwich mousse PET à haute densité, plus isolants que la traditionnelle balsa, et recyclables.
Plan de voilure et performances attendues
Le New 41 affiche 65 m² de grand-voile et 35 m² de génois, surface cohérente pour un déplacement lège de 12,7 t. Grâce au mât reculé, le triangle avant s’allonge, autorisant un code 0 de 70 m² ; un gennaker de 95 m² figure au catalogue performance. Sur plan d’eau plat et 15 nœuds de vent réel, le chantier vise 8 à 9 nœuds au près et 10 à 11 nœuds au reaching, soit des vitesses comparables à celles d’un Lucia 40 plus léger mais moins toilé.
Carènes plus fines pour moins de traînée
Les flotteurs présentent un bouchain marqué jusqu’au tiers avant ; en charge, ils conservent une section faible pour réduire la surface mouillée, mais s’évasent au-delà du bouchain afin d’accroître la stabilité statique au mouillage. Le tirant d’eau standard atteint 1,35 m, autorisant l’accès aux mouillages peu profonds de Méditerranée et des Bahamas. Les dérives restent fixes pour préserver la simplicité, mais la structure est renforcée pour un éventuel échouage sur grève sableuse.
Propulsions diesel classiques
L’offre standard retient deux moteurs Yanmar 3YM30AE de 20 ch montés sail-drive, alimentés par un réservoir unique de 350 L. Une option 40 ch répond aux programmes charter à forte charge. L’implantation 30 cm en avant du tableau arrière, combinée à des jupes courtes, limite la cavitation dans la houle, tout en libérant de la place pour un espace de rangement à l’arrière du cockpit (paddle, ailes de kite, plancha).
ODSea+ : une vraie propulsion électrique de série
Grande nouveauté : le pack ODSea+. Chaque coque reçoit un pod de 25 kW connecté à une batterie LFP 21 kWh refroidie passivement. Sous voile, la régénération hydroélectrique délivre jusqu’à 1 kW par hélice à 8 nœuds ; couplée à 1,2 kW de panneaux solaires sur le toit rigide et à deux éoliennes de 300 W, l’installation couvre la demande domestique et assure 4 à 5 heures de propulsion silencieuse à 5 nœuds. Un générateur 16 kW Stage V complète le dispositif pour les longues traversées.
Énergie renouvelable et gestion intelligente
L’application SEAWatt (tableau électrique digital) régule la priorité des sources : solaire puis hydro puis éolien ; le générateur ne démarre que si la batterie passe sous 30 %. L’ensemble des paramètres s’affiche sur un écran 12” au poste de barre ; une connexion 4G via antenne MIMO permet la télésurveillance à distance – utile pour une flotte charter ou un propriétaire louant son bateau.
Matériaux et démarche bas carbone
Le chantier annonce un objectif CO₂-net zéro d’ici 2030 ; la coque du New 41 utilise une résine polyester bas-styrène infusée, un souci de toxicité réduite, tandis que les inserts structurels en mousse PET proviennent à 100 % de plastique recyclé. Les planchers intérieurs privilégient le liège technique plutôt que le contre-plaqué. Le pont en teck naturel reste en option ; de série, un faux-teck de source biosourcée limite la déforestation.
Autonomie eau et vie à bord
Deux réservoirs de 300 L d’eau douce, couplés au dessalinisateur 130 L/h, offrent 10 jours d’autonomie à quatre personnes sans restriction. Les salles d’eau disposent chacune d’un chauffe-eau instantané alimenté par l’inverter 3 kW ; un pack confort propose la climatisation 16 000 BTU alimentée directement par batteries (fonction « silent-night »), sans recours au générateur pendant huit heures.
Sécurité et manœuvrabilité
Le New 41 se pilote depuis un poste unique : roue de 90 cm, winchs à l’électrique, commande combinée des pods pour les manœuvres de port et caméras arrière affichées sur traceur 16”. Les filières supérieures inox passent à 60 cm pour répondre à l’ISO 12215, et un ragage supplémentaire protège le bordé au-dessus de la flottaison, anticipant le frottement des défenses lourdes en charter.
Processus de construction et contrôle qualité
Le chantier de La Rochelle applique la technique d’infusion à vide : un moule femelle fermé baisse la teneur en résine, réduisant le poids de 12 % par rapport à l’Astrea 42. Chaque coque passe ensuite un contrôle thermographique pour détecter les défauts d’imprégnation. Enfin, un cycle de cuisson à 60 °C stabilise la stratification avant assemblage du pont.
Concurrence directe et prix
Face au Lagoon 42 (13 m), au Bali 4.2 (12,85 m) et au Leopard 42, le New 41 mise sur son rapport surface habitable/longueur et son option électrique intégrée. Le tarif de base, annoncé autour de €590 000 HT en diesel, grimpe à €690 000 HT en ODSea+, soit 5 à 7 % de plus que le Bali, mais batteries, panneaux et générateur compris.
Services, garantie et réseau mondial
Les propriétaires bénéficient de la garantie structurelle 7 ans, système 3 ans et peinture gel-coat 5 ans. Les moteurs électriques ODSea+ sont couverts 5 ans ou 5 000 heures ; la batterie LFP, 10 ans ou 3 000 cycles. Le réseau Fountaine Pajot Premium Service compte 56 bases de maintenance dans le monde, dont 18 en Méditerranée et 12 dans les Caraïbes.
Un 41 pieds taillé pour demain ?
Le Fountaine Pajot New 41 offre espace, autonomie, esthétique contemporaine et solution électrique prête à l’emploi. Ses lignes racées, son cockpit loft et ses aménagements modulables visent aussi bien le couple globe-flotteur que la famille en charter. Avec son lancement à Cannes puis un carnet déjà ouvert jusqu’à fin 2026, le New 41 trouvera surement sa place dans la catégorie des catamarans de 40 pieds.
